Rupestris du Lot
Il s’agit d’une sélection de Vitis rupestris Scheele.
L’origine génétique de la variété est également indiquée lorsqu’elle est connue grâce aux données d’hybrideurs, aux analyses génétiques publiées ou bien obtenues par les équipes INRAE de Montpellier (UMR AGAP) et du CRB-Vigne de Vassal-Montpellier.
Il s’agit d’une sélection de Vitis rupestris Scheele.
Le nom de l’obtenteur et/ou du sélectionneur est indiqué ainsi que l’année d’obtention de la variété.
Remarqué initialement par R. Sijas à Montferrier-sur-Lez près de Montpellier, il a ensuite été étudié par Alexis Millardet qui l’a ainsi dénommé, 1879.
Les chiffres correspondent à des estimations réalisées à partir du cadastre viticole informatisé et de données bibliographiques.
25 000 ha . Midi-Pyrénées, Charentes, Rhône-Alpes, Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse, Languedoc-Roussillon, Val de Loire.
Evolution des surfaces cultivées en France
Les chiffres indiqués proviennent des cadastres viticoles (IVCC, ONIVIT, ONIVINS), des recensements généraux de l’agriculture (SCEES-INSEE), et du casier viticole informatisé (DGDDI).
Les chiffres indiqués proviennent des cadastres viticoles (IVCC, ONIVIT, ONIVINS), des recensements généraux de l’agriculture (SCEES-INSEE), et du casier viticole informatisé (DGDDI).
Année |
ha |
|
---|---|---|
1945 |
529 |
|
1955 |
981 |
|
1965 |
917 |
|
1975 |
423 |
|
1985 |
81 |
|
1995 |
14 |
|
2005 |
7 |
|
2015 |
12 |
Seuls les principaux éléments ampélographiques permettant de caractériser les porte-greffes et de les identifier ont été retenus. Ils sont décrits selon le code de description ampélographique reconnu par l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), l’Union de la Protection des Obtentions Végétales (UPOV), l’Office Communautaire des Variétés Végétales (OCVV) et Bioversity International (pour plus d’information, voir le menu « Glossaire ampélographique ». Les photographies de bourgeonnements, de fleurs et de feuilles adultes ont été réalisées en intérieur par l’équipe INRAE du Domaine de Vassal à partir de matériel prélevé dans les collections ampélographiques du Centre de Ressources Biologiques de la Vigne de Vassal-Montpellier. Remarque : l’échelle des photos n’est pas la même pour les 3 organes présentés. Les photographies de bourgeonnement sont réduites (x 0,5 environ), celles des feuilles adultes également (x 0,25 environ) et celles des fleurs sont agrandies (x 4 environ).
- à l’extrémité du jeune rameau qui est fermée, avec une densité nulle des poils couchés et des poils dressés,
- aux jeunes feuilles rougeâtres, luisantes avec une densité nulle des poils couchés et des poils dressés,
- aux rameaux herbacés présentant un port érigé et buissonnant, de surface unie, lisse et de couleur violacée, avec une densité nulle des poils couchés et des poils dressés,
- aux vrilles qui sont courtes avec une forte pigmentation anthocyanique,
- aux feuilles adultes petites, réniformes, entières, pliées en gouttière vers la face supérieure avec un sinus pétiolaire très ouvert, une forte pigmentation anthocyanique des nervures, des dents de longueur moyenne par rapport à leur largeur, à côtés rectilignes, un limbe lisse et face inférieure une densité nulle des poils couchés et des poils dressés,
- aux fleurs de sexe mâle,
- aux sarments brun-violacé, courts, ramifiés, avec une densité nulle des poils couchés et des poils dressés.
Profil génétique
Le profil génétique de la variété est donné pour les 9 marqueurs microsatellites (ou SSR) retenus dans le cadre du programme européen « GrapeGen06 » (http://www1.montpellier.inra.fr/grapegen06 ). Les valeurs absolues de taille d’allèle peuvent varier légèrement d’un laboratoire à l’autre mais les différences relatives entre les deux allèles d’un microsatellite sont stables. Les analyses génétiques ont été réalisées par l’équipe Génétique Vigne de l’INRA de Montpellier (Valérie Laucou) et par le Pôle Matériel Végétal de l’IFV (Delphine Legrand).
Microsatellite | VVS2 | VVMD5 | VVMD7 | VVMD27 | VRZAG62 | VRZAG79 | VVMD25 | VVMD28 | VVMD32 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Allele 1 |
135 |
234 |
257 |
236 |
196 |
260 |
236 |
218 |
234 |
Allele 2 |
135 |
265 |
260 |
236 |
196 |
264 |
236 |
241 |
236 |
Le degré de tolérance au phylloxéra radicicole ainsi que la résistance aux nématodes (Meloidogyne hapla, Meloidogyne incognita et Meloidogyne arenaria), à Agrobacterium vitis (bactérie responsable de la maladie des broussins) et à certains champignons du sol est précisé sur la base d’observations ou de données bibliographiques.
Ce porte-greffe offre un bon degré de tolérance au phylloxéra radicicole mais il est sensible aux nématodes Meloidogyne arenaria et Meloidogyne incognita. Il présenterait un certain degré de tolérance aux nématodes Meloidogyne hapla, au Phytophthora cinnamomi et à Agrobacterium vitis.
La production de bois par les souches de porte-greffe est indiquée (source : enquête ENTAV-ONIVINS auprès de la pépinière viticole, avril 2001). Les informations sur l’aptitude au débouturage, au bouturage et au greffage sont également spécifiées. Des précisions sont données lorsque la variété de porte-greffe nécessite des précautions particulières durant le greffage et la stratification.
Les entre-nœuds du Rupestris du Lot sont courts et leur diamètre est faible à moyen. Le bois est dur et la croissance des prompts-bourgeons est généralisée. La production de bois est faible (20 000 à 40 000 m/ha) mais le Rupestris du Lot présente une bonne reprise au bouturage et au greffage.
Tous les clones agréés sont indiqués ainsi que les surfaces de vigne-mères de ceux qui sont multipliés. La sélection clonale des porte-greffes est pour l’instant uniquement sanitaire.
En France, les 6 clones agréés de la variété Rupestris du Lot portent les numéros 110, 213, 214, 235, 750 et 751. Parmi ceux-ci, les clones multipliés sont :
- clone n°110 : 3 ha 13 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017,
- clone n°235 : 9 ha 17 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017.
Les données sont issues de : Les chiffres de la pépinière viticole 2017, Données et bilans de FranceAgriMer, mai 2018.
Ce paragraphe renseigne sur le comportement de la variété de porte-greffe vis-à-vis de la structure, de la texture et de la composition du sol, de la teneur en éléments minéraux ainsi que du pH du sol. Il précise également le comportement du porte-greffe face à l’excès ou au manque d’eau pendant la période végétative. - La chlorose - La chlorose calcaire (ou ferrique) correspond à des problèmes d’assimilation du fer liés à une faible teneur en fer et/ou à une teneur élevée en carbonates. Le calcaire total seul ne donne qu’une idée imparfaite du pouvoir chlorosant du sol. Le calcaire actif correspond au pourcentage de carbonates présents dans la fraction fine du sol (argiles, limons fins). Selon les caractéristiques de la roche mère et son origine géologique, le sol représente un pourcentage variable du calcaire total. L’indice de pouvoir chlorosant (IPC) est un calcul qui prend en compte la teneur en calcaire actif et la teneur du sol en fer facilement extractible.Ces trois valeurs renseignent sur les risques de chlorose et permettent de choisir en conséquence la variété de porte-greffe la mieux adaptée. - La thyllose et le folletage Ces phénomènes de flétrissement du feuillage sont liés à des difficultés de circulation de l’eau dans la plante lorsque l’évapotranspiration est importante (vent sec succédant à une forte précipitation en période estivale), alors que l’absorption au niveau des racines est limitante. Dans ce cas, la forte tension qui existe au niveau des vaisseaux entraîne la formation de bulles d’air (cavitation) et de thylles (invagination de la membrane des cellules voisines dans les vaisseaux), ce qui provoque un ralentissement de la circulation de sève et un stress hydrique au niveau du feuillage.
Le Rupestris du Lot résiste jusqu’à 25% de calcaire total, 14% de calcaire actif et à un IPC de 20. Sa résistance à la sécheresse est moyenne et il faut éviter de l’implanter dans des sols trop compacts. Il présente une légère tolérance aux chlorures et absorbe assez bien le potassium. Le Rupestris du Lot est bien adapté aux terrains pauvres, peu ou pas calcaires.
Le porte-greffe peut interagir avec les caractéristiques du greffon relatives à la précocité du cycle végétatif, à la croissance et au développement des rameaux mais également aux composantes du rendement (fertilité et taille des baies). Dans certains cas, les risques d’incompatibilité ou de mauvaise affinité de la variété de porte-greffe avec une variété greffon sont précisés.
Le Rupestris du Lot émet facilement des rejets mais il a en général une bonne affinité avec les greffons. Il donne notamment de bons résultats avec le Grenache et l’Ugni blanc. La vigueur conférée par ce porte-greffe est élevée et il induit un développement végétatif important. Le Rupestris du Lot a tendance à retarder le cycle végétatif et il peut accroître les risques de coulure avec certains cépages sensibles.
Le porte-greffe peut interagir avec les caractéristiques du greffon relatives à la précocité du cycle végétatif, à la croissance et au développement des rameaux mais également aux composantes du rendement (fertilité et taille des baies). Dans certains cas, les risques d’incompatibilité ou de mauvaise affinité de la variété de porte-greffe avec une variété greffon sont précisés.
- Catalogue des variétés et clones de vigne cultivés en France. Collectif, 2007, Ed. IFV, Le Grau-du-Roi, France.
- Fonds documentaire du Centre de Ressources Biologiques de la Vigne de Vassal-Montpellier, INRAE - Montpellier SupAgro, Marseillan, France.
- Cépages et vignobles de France, tome 1. P. Galet, 1988, Ed. Dehan, Montpellier, France.